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De la ‘Côte d’Afrique’ de Georges Washington … à la Côte-d’Or, et retour : regards croisés |
Depuis 2003, la Maison de la Méditerranée organise des balades dans les Musées de Dijon, particulièrement celui des beaux-arts, sur le thème de tel ou tel pays, en vue de découvertes “croisées” par des Dijonnais, originaires ou non de ces pays méditerranéens. En 2003, “année de l’Algérie en France”, ce pays était à l’honneur et a motivé une observation régulière des pièces exposées en rapport avec ce pays Cette recherche ne s’est pas arrêtée depuis.
Dix ans après, lors d’une de ces visites “métissées”, nous admirons, sans doute fraichement remonté des réserves, (sinon “sortie des eaux” ?) la « Baignade de chevaux sur la côte d’Afrique » par le Marseillais Georges Washington, il y a un siècle et demi.
Ce paysage de falaise, au profil si caractéristique, a rappelé à certains, des côtes qu’ils fréquentaient, Français, il y a longtemps, ou, Algériens, tout récemment. Mais le service de documentation, consulté, du Musée des beaux-arts ne possèdait pas d’indication sur le lieu peint par Georges Washington.
Nous avions commencé, dès le printemps 2013, à vérifier la première intuition, en demandant aux participants de la soirée de 2008 à Dijon « Béjaïa, Bougie ! Vue par Saïda, Louis, Mheni et les autres » où la Maison de la Méditerranée avait réunis des Bejaouis/Bougiotes de différentes générations, pieds-noirs âgés et jeunes Algériens.
Un échange de courriels et de téléphone par dessus la Méditerranée permet alors de localiser très précisément le morceau de « côte d’Afrique » peint par Georges Washington, les falaises d’Aokas, à 25 km à l’est de Béjaïa/Bougie, 12 km à l’ouest de Melbou/Les Falaises, sur la côte de Saphir*.
Cette « découverte » a été confirmée par Monia Saïdi, actuellement doctorante à Dijon mais dont la famille habite toujours Aokas. Son père a même pris pour nous une photo de la falaise et cela la veille de la « balade méditerranéenne » que la Maison de la Méditerranée organisait dans le cadre des Nuits d’Orient !
L’autre actrice de cette recherche est Radia Touati, Maître-Assistante à l’Université de Béjaïa, elle-même originaire des Babor *, montagnes qui plongent dans la Méditerranée par les falaises du tableau.
Nous avons rassemblé sur un document pdf les étapes de cette démarche et des photos qui ont traversé la Méditerranée pour arriver à cette localisation.
Luc Thiébaut
* le nom de la « Côte de Saphir », entre Béjaïa/ Béjaïa et Jijel/Djidjelli est évidemment inspirée de celui de la Côte-d’Azur donc, indirectement, par S. Liègeard, de la Côte-d’Or,
*les Babor ont été peint notamment par Emile Aubry, né à Sétif, en 1880, et mort en Bourgogne en 1964.